On ne monte pas à bord d’un pétrolier sans y être invité.
Dans les ports, la loi du silence semble une règle d’or. Seules quelques personnes bénéficient d’un sauf-conduit : ils sont prêtres, petits commerçants, syndicalistes ou bénévoles de la Mission de la mer. Tous prètent assistance aux marins en escale, en visitant les bateaux et en proposant aux marins de les emmener au Seamen’s Club, le foyer des gens de mer : véritable épicerie de village, nichée au sous-sol d’une tour de bureaux.
En passant une soirée au Seamen’s Club, on fait le tour de la Terre : marins riches coréens, anglais, malaysiens coutoient des marins plus pauvres guinéens, lettons ou tuvalus. Tous pratiquent la solidarité des gens de mer, et se traitent en frères : on lève son verre, on chante, on raconte l’attaque des pirates au large de Singapour.
Cependant, passé le temps des présentations, ces ouvriers qui transportent toutes les richesses de notre monde développé, nous racontent leurs conditions de vie et, soudainement, nous quittons l’univers de Corto Maltese pour ceux décrits par Emile Zola.
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